Je plante l'Oca du Pérou, le fenouil et l'oignon rocambole
Aujourd’hui, j’ai fait du jardinage. J’avais acheté des plants au Château de Valmer (voir rubrique « le vaste monde » dans quelques jours) dimanche dernier et ces pauvres petites verdures me suppliaient depuis leur carton de les mettre en terre sans plus tarder. Ne pouvant plus supporter de voir leurs branches larmoyantes, leurs racines atrophiées et leurs feuilles déprimées, je me suis dit que c’était un bon jour pour planter.
Le plantage en lui-même n’est finalement qu’une aimable formalité comparé au travail de forçat de préparation du sol, notamment quand il faut enlever de la pelouse et des mauvaises herbes pour créer son potager, et surtout de ratissage et d’enlevage (si je puis m’exprimer ainsi) de cailloux. Il se trouve en effet que nous avons la chance d’avoir un terrain très riche en cailloux, de toutes tailles, de toutes sortes, de toutes couleurs. Il y en a aussi de formes rigolotes mais seulement si ce n’est pas moi qui les ai ratissés.
Au terme d’une grosse heure de travail avec mon petit râteau, je me suis redressée, j’ai mis la main sur la hanche en gémissant et j’ai contemplé fièrement mon travail : environ 2 m² de terre ratissée, qui ressemblait presque comme deux gouttes d’eau à ce qu’elle était une grosse heure avant, à ceci près qu’il y avait des bosses et des trous partout (et un seau de cailloux en moins). Après un deuxième coup de râteau (le grand cette fois-ci), ça ressemblait à quelque chose : lisse, plat ou presque, pas de cailloux apparents.
Je suis donc allée chercher mes petits pots et j’ai annoncé à mes petites plantes qu’elles allaient pouvoir se défouler les racines…
J’ai commencé par l’Oca du Pérou, un adorable petit truc complètement inconnu qui m’a fait chavirer à Valmer. Je ferai une petite fiche dessus parce qu’il en vaut la peine. Il fait des tubercules qui ressemblent aux pommes de terre, en plus joli. Je l’ai mis bien au bout et bien à l’aise, car le monsieur qui me l’a vendu m’a dit qu’il fallait butter de la terre à hauteur jusqu’à ce qu’il atteigne environ 1m50, ce qui me fait un peu frémir en y pensant mais on verra bien. Si ça se trouve, le mien mourra à 80 cm, ce qui résoudra le problème.
Ensuite, un petit fenouil. Idem, il est supposé grandir jusqu’à 1m de hauteur. Je vais bientôt me sentir comme Alice au pays des légumes géants (l’autre histoire que Lewis Caroll n’a pas écrite officiellement). Je suis un peu embêtée parce qu’il est plein de petits pucerons ou de bestioles minuscules et vertes (ou marron) et ça ne me plaît pas vraiment, mais à part les enlever avec le gant, je n’ai pas vraiment trouvé quoi faire. S’ils mangent le fenouil avant moi, je sévirai vraiment.
Et enfin, un oignon rocambole, qui aura aussi une petite fiche rien que pour lui. Lui, il a un peu plus d’air que les autres qui font un peu riquiqui pour l’instant. L’oignon rocambole, c’est en fait un oignon perpétuel : au bout des tiges, il y a des petits sacs. Dans les petits sacs, il y a des petites tiges, et au bout des petites tiges, des petits oignons (c’est un peu compliqué tout de même). Du coup, on a plein d’oignons qu’on cueille au fur et à mesure. Et si on a vraiment une fringale d’oignons, on peut aussi manger ceux des pieds. Et le vert de la tige s’utilise comme celui des oignons nouveaux ! C’est encore mieux que le cochon : tout est bon dans l’oignon (même les sabots).
Quant à répondre à la fatidique question « ça pousse ? », je ne peux point aujourd’hui, je ne peux que dire modestement : « c’est planté et c’est toujours ça de pris ».
La suite au prochain numéro : je vous parlerai de mes tomates, de mes herbes aromatiques et de mes piments. Mais peut-être pas tout à la fois pour faire durer le suspense. Et puis je parlerai aussi de tout ce qui reste encore à planter…